
Un peu d’histoire
Avant l’arrivée des espagnols, de nombreuses communautés indigènes peuplaient la région de Quindio (Quimbayas, Ansermas, Paucuras, Pijaos, Pozos).
Offrant des pleines, des rivières et des dénivellations quelques peu tempérées au cœur de la Cordillère centrale et de ses sommets enneigés et mortels, Quindio devint rapidement le lieu de passage privilégié par les conquistadors cherchant à rallier l’est du pays dans leur quête d’or. De nombreux personnages historiques, dont Simon Bolivar, firent donc de cette route un passage obligé reliant Popayán et Santiago de Cali a Santa Fé de Bogotá par les sentiers qui formeront plus tard « el Camino nacional« . Ne trouvant cependant pas d’or et donc dans un premier temps peu d’attrait, Quindio demeura longtemps un lieu de transite, progressivement dépeuplés de ses premiers habitants disparus dans les conflits ou assimilés par le processus de colonisation. Ce n’est qu’a partie du XIXe siècle que de nombreuses familles s’y implantent, défrichant les terres, traçant les routes et chemins, construisant des ponts pour traverser les nombreux cours d’eau, dont « el Rio Quindio« . Rapidement, la civilisation, les champs et les villages gagnent peu a peu du terrain sur la forêt. Quelques années plus tard (1860), l’implantation de la culture du café finira de dessiner le portrait agricole de grande renommé de ce territoire.
Sous la couronne de la province de Popayán puis du département de Cauca et plus tard de celui de Caldas, c’est a partir de 1966 que les terres de Quindio acquièrent leur indépendance en devenant département, avec pour capitale Armenia.
Aujourd’hui, aux forêts de palmiers à cire (l’arbre nationale) et aux champs verdoyants se mêlent les traces anciennes de la culture intensive de pommes de terre au siècle dernier avant que le tourisme ne prenne pleinement son essor. Cette culture se révélent par des lignes régulières qui dessinent dans le paysage de belles courbes épousant les terres vallonnées. Se mêlent également aux forêts d’essences indigènes des parcelles entières de pins importés d’Europe pour le développement de la production papetière, le climat humide et chaud de cette région colombienne facilitant la croissance des arbres (trois fois plus vite) et donc une production d’une grande rentabilité, au risque de fragiliser la biodiversité du territoire les forets de pins étant très denses et sombres, ne permettant pas a la végétation de se diversifier et de se propager. La coupe des arbres est interdite depuis que la région est protégée par la création d’aires de conservation aux regards de leur biodiversité.

BOQUIA
Cette petite bourgade épouse de part et d’autre la seule et unique route pour se rendre au village haut perché de Salento, une des municipalités touristiques les plus importantes en Colombie, et acceder au département de Tolima depuis Quindio. Toutefois, si elle paraît être aujourd’hui, un lieu de transit ou il est possible de prendre une bouchée avant d’atteindre la belle colorée, Boquia possède une histoire d’une grande importante pour Quindio : elle marque en effet le debut de tout pour ce territoire et le point intermédiaire du vaste chemin qu’est le « camino nacional », car c’est au confluent du fleuve Quindío et du village de Boquía que les colons s’installèrent au début du XIXe siècle, initiant la colonisation et l’aménagement d’un territoire d’importance stratégique. Boquia devint village en juillet 1844.
Aujourd’hui, il accueille de belles reserves naturelles qui bordent le fleuve et les rivières, dont La Rosa de los ventos, de nombreuses fermes, des restaurants et divers lieux d’hébergements.



SALENTO
Traditionnel village antioquien, Salento est connu pour détenir quelques-uns des meilleurs exemples d’architecture bahareque de la zone du cafe. Tout comme Filandia et Aguadas, l’architecture révèle un mélange de la culture coloniale et indigène adaptée aux caractéristiques du territoire du café. On peux observer une culture artistique riche et créative. Chacun pouvant apparemment peindre sa maison a sa couleur, les rues du village révèlent de vives couleurs. Lieu de départ pour les Valles environnâtes, j’ai deambulé dans ses rues, ses boutiques et ses cafés a plusieurs reprises, savourant de vrais expresos, des jus de guanábana et des galettes de plantain !








LA VALLÉE DE CÓCORA (1800-2400m)
Prenant une des jeeps colorées situées sur la place principale de Salento, je rentre progressivement dans la vallée, debout sur le marchepied arrière, contemplant pleinement le paysage dans la douce fraîcheur matinale (facilement 25 degré, donnant une idée du reste de la journée…). Ces jeeps appelées Willys qui permettent de relier les différentes vallées et de rejoindre la région de Tolima en traversant la cordillère centrale sont de très anciennes guimbardes refourguées par l’armée américaine après la guerre. Elles assurent egalement le transport de nombreuses marchandises, dont les célèbres grains de café.
Située donc dans une vallée montagneuse de la cordillère centrale (il est à noté que la cordillère des Andes se divisent en trois branches montagneuses en Colombie, formant les cordillères occidentale, centrale et orientale), la vallée de Cocara fait partie du parc naturel de Los Nevados.

Elle est notamment célèbre pour son « Bosque de las palmas de cira », accueillant un grand nombre de ces palmiers majestueux devenu l’arbre national de la Colombie en 1985 afin d’assurer sa protection. Ne poussant qu’au cœur des Andes colombiennes entre 2’500 et 3’000m d’altitude, le palmier à cire peut atteindre jusqu’à cinquante mètres de haut, formant ainsi ce paysage intriguant. Il tire son nom de la cire qui recouvre son tronc, longtemps récoltée par les paysans indigènes. Utilisant par la suite son tronc pour la construction, ses fruits pour nourrir le bétail et ses palmes pour les cérémonies religieuses, les hommes continuèrent a abattre cet arbre durant des générations. Aujourd’hui, cet arbre a l’écorce blanche et d’une grande droiture s’apprécie au grès de marches au cœur dans les vallées de Quindio (Cócora) et de Tolima (La Carbonera), non sans montées!


Le nom de la vallée de la Cocora proviendrait de celui d’une princesse Quimbaya, signifiant « Estrella de agua ». Il existe dans cette région une grande variété de faune et de flore dont le puma, l’ours, le condor, les toucans et les colibris.




La forêt ancestrale de la cordillère centrale et ses fermes abandonnées

Franchissant les champs après une traversée en Jeep Willis a la lisière des sommets de la Cordillère centrale, nous rentrons dans la forêt ancestrale pour une longue marche afin d’atteindre les Páramos.


Sur notre route, nous rencontrons trois fermes abandonnées, de construction traditionnelle, soit de bambous, de bois, de terres et d’excréments de vaches.



