Construire dans un environnement bâti : édifier une mémoire du lieu dans la reprise ?
(Mémoire de licence)
Faut-il conserver ou détruire les témoins d’un passé ? Voici une question récurrente qui se pose nécessairement lors de toute pratique de reprise. Ce fut notamment le cas du cabinet Chartier Corbasson Architecte mandaté pour la reconversion en centre culturel et artistique international d’un ancien couvent de moines capucins. En effet, après expertise, cette bâtisse de 1 000m2 révéla de nombreuses traces. C’était alors comme si les diverses étapes de la vie du couvent avaient été sédimentées sur les murs. Souhaitant intervenir dans la continuité de cette succession de strates, les architectes ont choisi de valoriser ces traces en mettant à nu l’histoire des lieux comme témoignage vivant du passé. Un premier exemple qui révèle déjà toute la complexité qui caractérise la reprise des bâtiments.
En effet, lorsqu’il s’agit d’intervenir dans un environnement existant qui possède ses propres repères, ses fonctions, une histoire, une enveloppe, certes obsolètes mais caractéristiques et fondamentalement présentes, comment prendre position ? Quelle trace maintenir dans des espaces en quête d’avenir ? Comment traiter l’intérieur des bâtiments dans un processus évolutif ? Comment concilier préservation et création ? Tant de réflexions qui jalonnent l’histoire de la reconversion architecturale.
Au-delà des locaux industriels transformés en lofts, la question qui nous intéresse est la suivante : comment lire et traiter la mémoire des lieux dans la reprise des bâtiments ? Après avoir précisé ce qu’induit la notion de mémoire, transcrite sous la forme de traces en architecture d’intérieur, nous verrons différentes manières d’aborder ces dernières lorsqu’elles sont contenues dans un bâtiment. Focus sur une manière d’appréhender autrement l’architecture d’intérieur.
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