Les premiers jours de traversée – J1-J4 – destination Ottawa
Ma vie pour les 15 prochains mois tenant dans un mouchoir de poche constitué de quatre sacoches de vélo bien remplies, je quittes doucement Montréal, sillonnant les routes du Québec le long de la rivière Outaouais : Laval, Saint-Eustache, Deux-Montagnes, Oka, Sainte-Placide, Saint-André-d’Argenteuil, Grenville, Papineauville, Plaisance, Thurso et Gatineau pour finalement arriver en territoire ontarien au troisième jour de vélo. Les inondations ont laissées de belles empreintes dans le paysage, limitant l’accès aux berges ainsi qu’a plusieurs pistes cyclables.

La rivière Outaouais est l’épine dorsale de ma traversée.
Autrefois route des explorateurs (début du 17ème siècle), cette importante autoroute menant a l’intérieur d’un territoire a developper est un puissant cour d’eau qui permit le développement du commerce et des industries (notamment du bois), des entreprises militaires et l’établissement de noyaux villageois devenus par la suite pour certain des villes densément peuplées.

Oka – J1 : nuitée au verger des cidres Polisson, un territoire qui plonge ses yeux dans le lac des Deux-Montagnes, un domaine agricole réhabilité ponctué de nouvelles installations pour la production des cidres issus d’un processus de transformation naturel et sans aucun ajout. Plusieurs restaurants de Montreal les accordent avec leur menu et en vente dans certaines épiceries montréalaises.
Montebello – J2 : les inondations rendent impraticables le domaine du manoir Papineau, également en rénovation. L’ancienne gare accueille aujourd’hui le centre d’information touristique et la Chocolaterie et économusee Chocomative. Aucune préservation des intérieurs. Je passe quelques heures au Manoir Fairmount, ancien club privé américain construit en 1930 sur une ancienne clairière entourée d’une forêt d’épinettes et de cèdres. Inspiré des grands hôtels suisses alpins, il s’agit d’un pavillon monumental de cèdre rouge. L’atrium central est haut de trois étages, dominé par la couleur du bois, des galeries a ses pourtours et par un massif foyer de pierre, de forme hexagonal, en son centre.


Ottawa -J3 et J4 : reposant mes genoux par la marche a pied, je sillonne la ville contrastée par deux solitudes juxtaposées : la colline parlementaire, verte et de belle facture dominant la rivière des Outaouais, et le reste de la ville, développée a l’extrême. Longeant les je navigue entre la rive d’Ottawa et de Gatineau, bâtissant un aperçu de la Capitale, autrefois nommée Bytown jusqu’en 1954. Fondée en 1826 par le lieutenant-colonel John By, les prémisses de cette ville sont étroitement liées a la construction du canal Rideau (1826-1832). Les légendaires bûcherons, experts de la drave et les maîtres du bois d’œuvre transformèrent le portrait de la ville, orientant celle ci vers l’industrie forestière qui atteint son apogée en 1880. Six moulins, dont quelques vestiges demeurent sur les Îles Victoria, sont érigés le long de la rivière, exploitant la force des chutes Chaudières. Bytown devient Ottawa en 1955, tournant le dos a un passé tumultueux marqué par les excès d’alcool et les querelles récurantes. La nouvelle ville est nommée en l’honneur des Odawa, tribu Anishinabe (Algonquin) qui utilisait cette région comme territoire de chasse et de route de portage.

Le canal rideau, génie d’infrastructure de 202 kilomètres de long bâti en 6 ans, creusant et défrichant un terrain alors sauvage par des centaines d’hommes. Rythmé de 45 écluses, le canal est d’abord construit afin d’établir une route de ravitaillement et de communication sûre entre Montréal et Kingston. Sans conflit entre les Etats-Unis et le Canada après sa construction, le canal devient une voie navigable, route commerciale puis maritime de plaisance.

Le musée de la guerre, Ottawa – construit en 2005 par Griffiths Rankin Cook Architectes (Ottawa) et Muriyama et Teshima (Toronto). Recouvert tantôt de cuivre, tantôt de végétations, l’édifice semble vouloir se fondre dans le paysage descendant en pente douce et pointant des vues sur la rivière et la tour de la paix.


L’édifice Wellington, Ottawa – immeuble a bureau en face de la colline parlementaire construit en 1927 par la Métropolitain Insurance. La majestueuse mosaïque qui orne l’entrée est l’œuvre du célèbre artiste de murales américain Barry Faulkner. Composée de millier de tuiles en verre colorées, elle fut restaurée récemment sous l’œil avisé de l’équipe d’EVOQ Architecture, expert en patrimoine pour NOOR. Lien : https://m.youtube.com/watch?feature=youtu.be&v=CHFBYNBbWTY



L’Edifice de l’intendance, Ottawa – plus ancien édifice de pierre de la ville, il fut édifié par le maçon écossais Thomas McKay a quelques pas des écluses, servant d’entrepôt et de bureau de trésorerie durant la construction du canal. Édifice de pierre calcaire, ses murs de maçonnerie sont d’une épaisseur de 2,5 pied afin de résister aux boulets de canons de l’armée américaine. En 1854, les autorités britanniques cédèrent l’édifice au gouvernement canadien qui abrita jusqu’en 1951 divers organismes assurant l’entretien du canal. Aujourd’hui il s’agit du musée de la ville.


Le Musée canadien de l’histoire, rive Gatineau – construit par l’architecte autochtone Douglas Cardinal. Des expositions riches, une architecture intérieur de qualité et une scénographie qui vous plonge dans plusieurs heures dans l’histoire, a en oublier le temps…


